Cancer du sein et prévention avec le docteur Marianne Nikpayam – Audiens Le Média

Le Docteur Marianne Nikpayam, chirurgien gynécologue, au Pôle santé Bergère.

Le Docteur Marianne Nikpayam, chirurgien gynécologue, au Pôle santé Bergère. ©Marianne Nikpayam

Ouvert fin 2019, le Pôle santé Bergère qui héberge l’offre de soins et de prévention proposée par Audiens Care, est doté d’un cabinet de gynécologie-obstétrique – appelé Pointgyn – couvrant plusieurs spécialités. Afin de mettre en lumière son équipe, pilotée par le Docteur Jérôme Bouaziz, une série d’entretiens a permis d’aborder la ménopause et l’infertilité. Dernière rencontre autour de la prévention du cancer du sein avec le Docteur Marianne Nikpayam, chirurgien gynécologue.

À partir de quel âge doit-on commencer à se faire prescrire une mammographie ?

En France, le ministère de la Santé a mis en place le dépistage systématique du cancer du sein en 2004. Entre 50 ans et 74 ans, chaque femme est sensibilisée par un courrier adressé par les centres régionaux de coordination des dépistages. Le radiologue agréé effectue un examen clinique et une mammographie. Par sécurité, en cas de mammographie normale, les clichés sont relus par un second radiologue expérimenté. Ce qui permet de détecter 6 % des cancers. Les examens sont pris en charge à 100 % par votre caisse d’assurance maladie sans avance de frais. En parallèle, il y a le dépistage individuel, prescrit par chaque gynécologue à ses patientes ayant atteint la cinquantaine. 
La mammographie est un examen qui se pratique tous les deux ans, sauf pour les populations à risque, la fréquence étant alors adaptée individuellement. À noter que le dépistage individuel, sans mammographie, est recommandé à partir de 25 ans par un examen clinique annuel.

A-t-on pu constater des cas de cancers qui auraient pu être évités, s’il y avait eu une mammographie de contrôle ?

On n’évite pas un cancer avec une mammographie. Le plus important est de dépister au plus tôt la maladie pour éviter qu’elle ne se développe. La mammographie permet de détecter les tumeurs non palpables. Plus vite, on prend en charge ; plus vite, on établit le bon pronostic. Plus la tumeur est petite, plus grande est la possibilité de faire un traitement conservateur (il y a dans ce cas une ablation de la tumeur, appelée tumorectomie, mais le sein est conservé). Plus la maladie est prise en charge tôt, plus le traitement est efficace et moins lourd. Les tumeurs agressives prises en charge le plus tôt possible ont alors de meilleures chances de guérir.

Quels sont les principaux facteurs de risques de cancer ?

Plus on est âgée, plus on est à risque. À partir de 50 ans, le risque de cancer du sein est d’une femme sur huit, d’où le dépistage systématique. Parmi les autres facteurs, on retrouve le fait d’avoir des enfants tard, de ne pas avoir eu d’enfant, d’être ménopausée tardivement, de prendre un traitement hormonal substitutif, le surpoids, l’obésité, le tabac, le manque d’activités physiques, et la consommation d’alcool. 

Quid des effets de l’alimentation et de l’environnement ?

Aujourd’hui une alimentation équilibrée et saine est encouragée. La pratique d’une activité physique régulière et adaptée réduit le risque de cancer du sein.

Quid de l’influence de l’hérédité ?

Seulement 5 à 10 % des cancers du sein sont héréditaires, c’est à dire liés à des mutations génétiques. Dans ce cas, il y a de fortes probabilités pour que dans la famille, on puisse relever plusieurs cas de cancers du sein, de l’ovaire ou de l’endomètre. En cas de forte probabilité de mutation, une consultation spécialisée chez un onco-généticien est proposée.

Peut-on rappeler les principaux types de cancers du sein ?

Contrairement aux autres cancers, le cancer du sein est très spécifique. Un des avantages de la mammographie est de dépister des cancers non palpables et notamment des micro-calcifications hétérogènes qui sont de très bons pronostics quand ils sont détectés tôt. Le cancer du sein à une carte d’identité bien précise. Ainsi les traitements sont adaptés en le prenant en compte. 

Quels sont les différents traitements pratiqués ?

Si pour tous les autres cancers, les traitements sont standardisés, dans le cas du cancer du sein, on procède avec l’oncologue ou le chirurgien par une approche personnalisée. En effet, le traitement est dépendant du type de tumeur. Ce n’est que du cas par cas ! Dans le cas d’une intervention chirurgicale, la chimiothérapie n’est plus systématique. Le but de celle-ci est de réduire les risques de récidive. Or aujourd’hui, il existe de nouvelles « signatures moléculaires » qui correspondent à des calculs permettant d’identifier si une chimio se révèle, ou non, nécessaire. Dans d’autres cas – la conservation du sein -, on aura par exemple recours à la radiothérapie et aux traitements antihormonaux pour empêcher de stimuler la croissance tumorale et pour diminuer les risques de récidive.

Quel est le parcours lorsqu’une mammographie révèle une suspicion de tumeur ?

Une biopsie est prescrite à la patiente, à l’issue de laquelle celle-ci revoit le gynécologue qui lui a prescrit la mammographie. Ce dernier l’adresse généralement à un chirurgien-gynécologue qui regarde les résultats des examens et décide du traitement adéquat. Cette décision est revue au sein de l’équipe multidisciplinaire mise en place (chirurgien, oncologue, radiothérapeute, anatomopathologiste) qui confirmera ou non le traitement envisagé. Parfois, des oncologues reçoivent directement la biopsie et orientent la patiente vers un chirurgien. C’est pourquoi, afin de proposer un parcours de soins aux patientes du Pôle santé Bergère, l’équipe de Pointgyn est en discussion avec le service d’imagerie du Dr Richard Tuil. Ce parcours devrait être finalisé d’ici fin 2021.

Un chiffre clé ?

Le cancer du sein est le premier cancer touchant la femme. Elle présente 59.000 femmes par an en France, cependant le taux de mortalité diminue depuis les années 90. Cette diminution globale est le résultat de diagnostics plus précoces et d’avancées thérapeutiques importantes. Neuf femmes sur dix guérissent du cancer quand il est diagnostiqué précocement.

Quelles sont justement les avancées prometteuses en matière de traitement ?

Aujourd’hui, nous avons la capacité de mettre en place des approches de prévention personnalisées, en ayant recours aux algorithmes mathématiques pour observer les mutations génétiques. La plus connue est le MammoRisk1.  Cette innovation prend en compte l’âge, la densité mammaire et les antécédents familiaux évalués de cancers du sein ou de l’ovaire, dans une population à risque. Dépister ainsi très tôt permet de mettre en place une surveillance spécifique. Dans le futur, on va développer ce type d’approches.
 

MammoRisk® est une innovation permettant aux femmes dès 40 ans de recevoir leur programme de dépistage du cancer du sein personnalisé et adapté à leur niveau de risque.  

Nouveauté depuis début 2021 : le senographe Pristina 3 D

À la pointe de la technologie, le plateau d’imageries médicales du Pôle santé Bergère, dirigé par le Dr Tuil, est désormais équipé d’un nouvel appareil. Afin de rendre la mammographie moins stressante pour la patiente, celui-ci offre un design soigné – avec une projection d’images sur fond musical – et une ergonomie repensée. Ainsi chaque femme peut régler elle-même la pression avec une télécommande. Côté performance, le Pristina 3 D permet une double lecture des images grâce à un logiciel de détection assisté. Moins stressant, moins douloureux, un examen de dépistage à ne plus négliger !

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