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Endométriose : il était temps d’agir ! – Audiens Le Média

Docteur Marc Even gynécologue obstétricien, spécialiste de l’endométriose, au Pôle santé Bergère.

Endométriose : il était temps d’agir ! – Audiens Le Média

Depuis l’annonce du Président Emmanuel Macron et le vote à l’Assemblée nationale mi-janvier 2022, l’endométriose sort enfin de décennies de silence. Gynécologue-obstétricien et spécialiste de cette maladie, le Dr Marc Even, est cofondateur des centres Point Gyn (Groupe One Clinic), dont l’un d’entre eux est partenaire du Pôle santé Bergère. Il revient sur les symptômes et les traitements en privilégiant une approche holistique, clé de la médecine de demain.

Qu’est-ce que l’endométriose ?

L’endomètre est la muqueuse qui tapisse la cavité utérine ; elle va s’épaissir puis s’affiner au fil du cycle menstruel, sous l’action des hormones. Durant les règles, l’endomètre se desquame (est éliminé) et constitue ainsi les menstruations. L’endométriose est une maladie chronique, inflammatoire et multifactorielle. Elle se caractérise par la présence d’endomètre en dehors de la cavité utérine. Cette maladie inflammatoire occasionne des règles particulièrement douloureuses.

Combien de femmes sont concernées ?

L’endométriose touche en France 10 % des femmes en âge de procréer, soit 2,5 millions de femmes. Le délai moyen, au niveau international, entre l’apparition des symptômes et le diagnostic est de 7 ans ! L’objectif est de réduire ce délai et d’avoir une prise en charge précoce. Parce qu’elle a un impact sur la qualité de vie des femmes – dès le milieu scolaire puis dans la vie professionnelle –, cette maladie constitue un problème de santé publique. Comme l’a dit le Président Emmanuel Macron, « Ce n’est pas un problème de femmes mais un problème de société ».

Pourquoi cette méconnaissance de l’endométriose ?

Le problème de base est le manque de formation des médecins. Cela implique surtout de ne plus banaliser les symptômes, de désacraliser les règles et de parler de la sexualité en consultation. Insufflée par le Président Emmanuel Macron, une stratégie nationale de lutte contre l’endométriose a été présentée par le ministre de la Santé dont le ministère va déployer un plan d’action national autour de trois volets : la formation des médecins, la création de centres experts afin de faciliter le parcours de soins, ainsi qu’un axe sur la recherche pour mieux comprendre cette maladie. En effet, le diagnostic peut être difficile car il n’existe pas de corrélation anatomo-clinique : certaines patientes vont être douloureuses, d’autres asymptomatiques pour la même lésion.

Quelles sont les fausses vérités à combattre ?

On ne peut pas dire à une femme « ce n’est pas normal d’avoir mal » et qu’« il est normal d’avoir des règles douloureuses »: on doit mettre des « mots » sur des « maux » ! L’endométriose n’est pas synonyme d’infertilité (30 à 40 % des femmes sont concernées, autrement-dit, deux femmes sur trois conçoivent naturellement) et n’implique pas forcément le recours à la chirurgie.

Quels sont les symptômes ?

Cette maladie entraîne des douleurs pelviennes chroniques. Pour orienter le diagnostic, il faut commencer par un interrogatoire précis lors de la consultation. On va donc demander à la patiente si elle souffre de règles douloureuses (dysménorrhées). Si oui, fait-elle des malaises au point de faire de l’absentéisme professionnel ? Ressent-elle des douleurs pendant les rapports, notamment en profondeur ? A-t-elle des symptômes digestifs, diarrhée ou constipation au moment des règles ? On peut aussi rechercher des symptômes urinaires invalidant avec des infections urinaires à répétition, du sang dans les urines, des coliques néphrétiques, toujours au moment des règles. Il peut également arriver de détecter de façon fortuite une endométriose, dans le cadre d’un bilan de fertilité. 

Comment diagnostique-t-on une endométriose ?

On pratique l’échographie pelvienne pour faire la recherche des lésions, sachant que selon les patientes, toutes les lésions ne sont pas forcément douloureuses : certaines sont asymptomatiques. Il y a dix ans, on faisait une coelioscopie exploratrice et le plus souvent une intervention chirurgicale ! Ainsi pour un kyste, on opérait ce qui s’avérait délétère car il faut évaluer la réserve ovarienne avant d’intervenir ; et le cas échéant, congeler des ovules. Désormais l’IRM à visée diagnostique donne les mêmes informations que la cœlioscopie à visée diagnostique.

Y-a-t-il plusieurs sortes de lésions ?

Elles sont de trois sortes : celles situées au niveau des ovaires (kystes) ; celles plus superficielles qui se manifestent par des taches de sang et se greffent autour de l’utérus ; enfin, celles plus profondes (envahissement de la musculeuse de l’organe) qui créent des nodules pouvant se greffer au niveau du tube digestif, de la vessie, du diaphragme et même en arrière de l’utérus (ligaments utéro sacrés). C’est seulement après l’échographie pelvienne que l’on pourra faire une Imagerie par Résonance Magnétique (IRM) pelvienne pour avoir une cartographie précise. 

Quels sont les traitements possibles ?

Pour calmer la douleur, on va prescrire un traitement médicamenteux à base d’anti-inflammatoires. Si celui-ci est insuffisant, on met en place un traitement hormonal (une pilule adaptée) qui bloque les règles, afin de stabiliser la maladie. Ce traitement au long cours, non curatif mais symptomatique, permet de soulager les règles douloureuses et les douleurs pendant les rapports. La pilule en continu n’a pas d’impact sur la fertilité de la patiente. En parallèle, nous nous appuyons sur une prise en charge holistique. 

En quoi consiste ce parcours holistique que vous avez initié au sein des centres Point Gyn (Groupe One Clinic) ?

Une patiente qui vient dans nos centres va bénéficier d’une prise en charge globale : outre son traitement, le gynécologue va lui donner accès à une équipe de professionnels paramédicaux. Ainsi, en cas de douleurs persistantes, la patiente peut recourir à un algologue ainsi qu’à un ostéopathe. Le suivi avec une diététicienne, qui va proposer un régime anti-inflammatoire, lui permettra d’améliorer ses symptômes digestifs. De même, face aux douleurs qui peuvent impacter le moral et la qualité de vie, des séances avec un psychologue ou un sophrologue vont être bénéfiques. 

Quid de l’intervention ?

C’est seulement si le dispositif mis en place est insuffisant qu’intervient la chirurgie. Opérer permet de retirer les lésions afin de diminuer la douleur et d’augmenter les chances de grossesse spontanée, selon le désir de la patiente. Cela implique de prendre le temps et donc de discuter avec l’équipe et la patiente : la décision se prendra dans ce cas, lors d’un staff multidisciplinaire. Parfois même, on va opérer en deux temps, si on s’aperçoit qu’une intervention peut créer des risques de lésions sur d’autres organes.

Qu’est-ce qui a motivé votre approche holistique ?

Nous sommes convaincus que la prise en charge pluridisciplinaire, globale et personnalisée va révolutionner la médecine de demain : l’idée d’un parcours s’appuyant sur des professionnels paramédicaux incarne cette approche : c’est la condition pour construire un parcours de soins efficace. Après l’avoir expérimenté pour l’endométriose, nous avons décliné cette approche globale pour le suivi des grossesses et la prise en charge de la fertilité. Pour ce faire, il nous fallait des centres dédiés. En novembre 2020, le Dr Jérôme Bouaziz, Dr Frédérique Isnard et moi-même, avons ouvert le premier centre consacré à la santé de la femme à Plaisir (78). Depuis, cinq autres centres ont ouvert : Courbevoie, Montigny le Bretonneux, Paris 15e, Esplanade de la Défense, puis un autre au Pôle santé Bergère avec en son sein, un service de radiologie spécialisé dans cette pathologie, coordonné par le Dr Richard Tuil. Nous pensons que l’exercice de la médecine longtemps centré sur la maladie doit être bel et bien au service du patient, de sa singularité et de son projet de vie. Nous souhaitons au sein du Groupe One Clinic décliner ce modèle de prise en charge globale dans d’autres spécialités notamment l’ophtalmologie et la médecine générale.

Depuis quand date votre mobilisation pour sensibiliser à l’endométriose ?

Étudiant en médecine, je n’avais jamais entendu parler de l’endométriose et ce, jusqu’à mon internat. Puis j’ai eu la chance de passer dans des services spécialisés à l’Hôpital Cochin et à l’Hôpital Foch où j’ai pu découvrir, apprendre et me former à la prise en charge de cette pathologie. Quand j’étais sur les bancs de la faculté, il y avait un item sur « les douleurs chroniques pelviennes de la femme » (le module dédié à l’endométriose est très récent). Je donne par ailleurs de nombreuses conférences d’informations avec l’association Endofrance, et je participe à des formations médicales continues et des enseignements postuniversitaires. J’ai également été sollicité à la création d’une bande dessinée avec l’illustratrice MaY Fait Des Gribouillis, dans laquelle elle raconte son expérience : Il était une fois… mon endométriose, Mango, car il est important de sensibiliser la population.

 

Cet article est à retrouver sur le site : https://audienslemedia.org/accueil/pagecontent2/nouvelle-liste-articles/endometriose-il-etait-temps-dagir.html

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